Isabelle Mayereau

 
oubliez

Vous dérangez mes idées noires
vous m' dérangez
vous déchirez tous mes buvards
le passé
vous écrasez vos cigarettes
sur mes idées
la preuve est faite
vous fachisez

vous dérangez de vos cigares
l’air sanisé
et plantez vos lames de rasoir
sans hésiter
vous déchirez les mots en quatre
c’est compliqué
pour retrouver la ligne de frappe
le sujet

oubliez le sablier
laissez-vous aller

une histoire d’amour qui passe et s’en va
sans jamais laisser de trace que les doigts

vous lancez des mots bien trop durs
pour résister
de ceux qu’on prend en pleine figure
sans broncher
mais vous laisserez-vous un jour
approcher
retirerez-vous de vos murs
les barbelés

vous parlez bien de solitude
avec regret
de cette espèce de certitude
en vous glacée
que tout n’est que passage
sans intérêt
friable lourd cassé

oubliez le sablier
laissez-vous aller

une histoire d’amour qui passe et s’en va
sans jamais laisser de trace que les doigts

oubliez…

Paroles et musique Isabelle Mayereau

comme une histoire

Je vois tes yeux dans le noir j’te désire
j’entends ta voix tout bas m’étourdir
je te veux là juste là j’imagine
le trouble l’émoi sublime

comme une histoire d’amour

envie de toi toujours pas dormir
une turbulence au bord de souffrir
dans l’attente partout j’t’hallucine
j’veux ta peau chez moi ça s’envenime

comme une histoire d’amour

le téléphone ne sonne pas j’t’assassine
j’prends les mesures pour tous anti-déprime
j’lis les pages jaunes du new vibrato
super radio minitel 69 00 00

comme une histoire d’amour
comme une histoire d’amour

Paroles et musique Isabelle Mayereau

opium

Homards
foie gras langoustines
champagne rosé
caviar à la louche
pouilly fumé
tu as tout essayé
pour m’décider
pas marché

Venise
Vienne Saint-Pétersbourg
la neige autour
Hong-Kong et Bangkok
Delhi New York
tu as tout essayé
pour m’faire craquer
pas céder

opium
7°sens, In blue
Fidji, Coco
Calèche Habit rouge
Histoires d’eaux
tu as tout essayé
pour m’inonder
pas marcher

Goncourt
Nobel Médicis Interallié
Renaudot Fémina étranger
tu as tout essayé
pour m’cultiver
pas céder

trekking
squash pelote basque
golf et tennis
rafting aile delta
windsurf curling
tu as tout essayé
pour m’faire planer
j’ai pas perdu pied

la chute
t’as pas eu besoin
de m’bousculer
j’suis tombée d’un coup comme foudroyée
sur ton lit en kit
du B.H.V.
fallait bien craquer

Paroles et musique Isabelle Mayereau

Tam-tam square

Un saxophone
square d’Anvers
joue dans le noir
la poussière
et ça me casse
ça m’abîme
le désert

seul
il balance ses haines
ses cassures
ses déveines
ça m’ecchymose
ça m’accroche
le désert

il égrène ses notes
c’est comme par temps sec une gorgée de flotte
il allège son âme
son solo mélo me fout l’tam-tam

les murs obscènes
se réveillent
y a du bordel
chez les hyènes
ça m’agresse
ça m’bétonne
le désert

les gyrophares
les sirènes
ont balayé
le square d’Anvers
ça me casse
ça m’abîme
le désert

il égrène ses notes
c’est comme par temps sec une gorgée de flotte
il allège son âme son solo mélo me fout le tam-tam.

Paroles et musique Isabelle Mayereau

maso blues

Il a mal partout
normal
un problème de sous
banal
l’amour à la dérive
fatal
du blues du blues
dans l’moral

il dit que Sing-Sing
serait pas mal
pour planquer son spleen
lacrymal
plus de bleu du ciel
plus d’étoiles
juste lui les murs
et son mal

maso blues

il dévore goulûment
10 mac donald
c’est juste un accident
une fringale
il humidifie
ses amygdales
d’un scotch soviétique
expérimental

il traîne un mental
pas génial
bourré de confusion
qui l’décale
en parler pas question
ça l’ravale
il tourne plus rond
il se régale

maso blues

errant dans les bars
insomniaque
à la recherche du regard
qui détraque
il tombe su r le cogneur
en rafale
qui lui débranche
l’encéphale

maso blues

Paroles et musique Isabelle Mayereau

film noir

La nuit est acide
noire noire noire vide
dehors pas un bruit pas un mot
noire noire noire trop
je ferme pas l'oeil et je travelling
noir noir fading

si seulement c'était Mogambo
la dame de Shangaï en V.O.
si seulement c'était Morocco
Casablanca Macao

je déambule sous les métros
noirs noirs noirs tango
sur les coursives des bateaux
noirs noirs noirs comme l'eau
je ferme pas l'oeil et je gros plan
noir noir noir béant

si seulement c'était Key largo
la nuit de l'iguane…oh
African queen Vertigo
Shangaï express Rio bravo

la mort aux trousses des sueurs froides
noir noir noir moite
je tombe aux mains des morts vivants
noir noir noir l'écran
pas fermé l'oeil je rembobine
noir noir noir le film

si seulement c'était Mogambo
péché mortel Baby Jane
l'enfer des tropiques Psycho
Key largo à l'est d'Eden.

Paroles et musique Isabelle Mayereau

jimmy

Un blue lagoon
un alexandra
chez Jimmy
c’était quand déjà

un saxo soprano au bout du bar
une contrebasse un cigare
mood indigo dans ma planète
tu jouais Dave Brubeck

un gin fizz
un porto flip
aux Trois Chaises
mais quel vieux clip

un piano fender tout au fond du bar
une gibson maléfique noire
une trompette et un pim’s
tu jouais Miles Davis

un manhattan
une vodka
au Flamingo
New York no

un riff rococco au fond du bar
un swing latino vu quelque part
un trombone Cuba si
tu jouais Dizzy Gillespie

à minuit s’accoudait au bar
une chanteuse avec un nom bizarre
Picon champagne et Lucky Strike
elle chantait my man

un blue lagoon
un alexandra
chez Jimmy
c’était quand déjà

Paroles et musique Isabelle Mayereau

où allez-vous ?

Comme une lettre qu’on ne peut pas écrire
les mots ne viennent pas
la révolte qui fait sourire
je ne m’y habitue pas

envie d’une galopade
ailleurs que dans ce fatras
l’âme le cœur en marmelade
si j’allais courir au bois

comme un stylo qui se vide
quand la main ne l’utilise pas
un lac salé torride
couvert de neige il fait froid

envie d’une aventure
ailleurs que dans le bois
faudrait stopper les fissures
ou coller un sparadrap

où allez-vous
attendez-moi
où allez-vous
attendez-moi

comme un film où rien ne se passe
à en oublier l’écran
la colère qui monte et passe
punching-ball où sont mes gants

envie d’un long tangage
ailleurs que dans ce sampan
l’âme le cœur tout en naufrage
si j’allais courir maintenant

comme un désert qui s’installe
à pas lourds et lourdement
envie de lancer la balle
au-delà de l’océan

besoin d’une cigarette
pour aller au bout du temps
deux trois cendres une allumette
je m’en vais courir maintenant

où allez-vous
attendez-moi
où allez-vous
attendez-moi

Paroles et musique Isabelle Mayereau

dynamite-moi

Fais-moi des vagues ou un western
fais quelque chose qu’ça soit pas terne
Cecil B. de Mille Century Fox
mets Babylone dans mon juke box

fais-moi des lames de fond qui claquent
des tourbillons pour qu’ça s’détraque
de l’extravagance des querelles
de la passion plus d’grand sommeil

dynamite-moi

fais-moi des effets diaboliques
la M.G.M. comme en 38
Broadway Folie’s sur Neuilly blues
tout dans l’trompe-l’œil mais fais qu’ça bouge

fais-moi du superflu des bulles
de l’éphémère du ridicule
remake d’alerte à Singapour
des séries B qui pleurent l’amour

dynamite-moi

démonotone le quotidien
technicolor sur une vie d’chien
joue Typhon sur Nagasaki
luminescence dès 7 1/2

fais-moi des vagues ou un western
fais quelque chose qu’ça soit pas terne
Cecil B. de Mille Century Fox
mets Babylone dans mon juke box

dynamite-moi

Paroles et musique Isabelle Mayereau