
Tout change. C’est le royaume des effets spéciaux.
    Avec Carolin Petit à la direction musicale.
Je me souviens de la gourmandise de Guy Delacroix à la basse, 
    de la finesse et de la délicatesse de Manu Katché à la batterie, 
    des sons beaux à pleurer de Patrick Tison à la guitare, 
    des percussions d’Arnaud Devos, des choeurs de Bernard Ilous,
de la trompette nostalgique de Patrick Artero.
Je me souviens de la lumière chaude de ces journées 
    à la campagne, chez Max.
Il était une fois au studio Waldberg…
Le gilet d'corps 
qui colle au corps
c’est moche les mouches
la bière en boîte
qui mousse éclate
c’est cloche ça douche
le ventilo
qui tourne slow
ça fauche les mouches
la land-rover
qui fait son beurre
traffic pas-touche
drôle de rimmel
  que la poussière
  miel pour les mouches
  la fille au bar
  qui a plus d’histoire
  c’est cloche c’est louche
  quant au vieux Fats
  c’est dans son verre
  qi’il voit les touches
  du piano bar
  des années noires
  ce vieux manouche
Afrique parfum qui tue qui pique
l’bruit du fly-tox
  qui pue intoxe
  ça boxe les mouches
  l’eau qui suinte
  le long des plinthes
  cloque les cartouches
  du vieux para
  qui crie Lola
  je veux ta bouche
  il l’a tuée
  un soir d’été
  à cause des mouches
Afrique parfum qui tue qui pique
le gilet d’corps
  qui colle au corps
  c’est moche les mouches…
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Comme un café noir
après un peu de lait
un coup dans l’miiroir
un carreau d’cassé
un cognac cul sec
au bord du p’tit zinc
pour mettre l’âme au sec
après un coup d’flingue
 juste un coup d’bambou
  derrière les lunettes
  pour pas voir le trou
  que fait la planète
  une bulle de champagne
  perdue dans l’cerveau
  belle partie de campagne
  via le bleu indigo
 juste une allumette
  au bord du journal
  pour pas lire le texte
  plongeon dans l’canal
  des coups de matraque
  de trique trop secs
  le coup d’fouet qui claque
  des coups d’bec
 une fine à l’eau
  une anisette
  pour nourrir l’mélo
  se casser la tête
  une claque dans l’pare-brise
  ça fait des éclats
  le coup d’rhum qui grise
  qui solutionne pas
 une boule de cristal
  les yeux d’un félin
  des feux de bengale
  dans la lie du vin
  une cartomancienne
  les lignes de la main
  Lola ou Carmen
  j’veux pas voir demain
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Tu grimpes sur les murs
te prenant pour une poule
et tu dis que c’est dur
la condition de maboul
sur les portes cochères
tu joues au perroquet
ça déplaît à ton père
tu n’le fais pas exprès
tu voudrais sur les vagues
  poser ton drapeau
  apporter aux étoiles
  un p’tit peu de ton eau
  tu t’inventes une cage
  jouant au canari
  ça fait drôle à ton âge
  de te voir si petit
 car tu voudrais voler
  tu voudrais voler
tu t’imagines encore
  sur un arbre en Afrique
  ou volant aux Comores
  un morceau de musique
  tu t’inventes une histoire
  de plumes et duvets
  tu joues à l’aigle noir
  ça fait drôle dans l’quartier
on t’a dit pas la peine
  d’essayer de partir
  quand on a des chaînes
  il faut s’en souvenir
  et tu picores les graines
  qui te feront dormir
  ou filer sur les plaines
  du délire
 car tu voulais voler
  tu voulais voler
tu grimpes sur les murs
  te prenant pour une poule
  et tu dis que c’est dur
  la condition de maboul
Paroles et musique Isabelle Mayereau
T ’as mal au cœur
mal à l’âme
à l’intérieur
badadam
il y a comme un trou dans l’décor
  une grenade dans le corps
  t’exagères
  tu dors le jour
  t’aimes pas l’jour
  tu dors la nuit
  seulement si
  il y a d’la lumière dans l’décor
  de la douceur pour ton corps
  t’exagères
  tu dis qu’les yeux
  ils te regardent
  tu y vois du creux
  ça t’lézarde
  il y a comme un trou dans l’décor
  des griffures sur ton corps
  t’exagères
tu dis que le temps ça t’démonte
  d’ailleurs il n’y a plus rien à dire
  tu éprouves même comme une honte
  quand tu écoutes les dernières
  nouvelles du monde qui se cisaille
  en mille morceaux en écailles
  de serpents noirs veloutés
  tu as perdu le goût d’respirer
  mais où sont les images 
  mais où sont les images
t’as mal au cœur
  mal à l’âme
  à l’intérieur
  badadam
il y a comme un trou dans l’décor
  une grenade dans le corps
  t’exagères
  tu dis salut
  ça m’débecte
  je fais un refus
  je me jette
  bien au-delà du décor
  tant pis pour le mal au corps
  t'exagères
  tu dis qu'les gens
  ils te surprennent
  qu'il n'y a rien dedans
  pas la peine
  de faire changer le décor
  de fatiguer ton corps
  t'exagères
tu dis qu'les mots ça t'écoeure
  d'ailleurs il n'y a plus rien à dire
  tu éprouves comme une douleur
  quand tu écoutes les soupirs
  soupirs d'un monde qui s'trimbale
  en mille morceaux en petites balles
  de cyanure bien roulées
  tu as perdu l'goût d'respirer
  mais où sont les images
  mais où sont les images
t'as mal au coeur ...
Paroles et musique Isabelle Mayereau
La dame au renard
qui pianotait sur les vespasiennes
n’était qu’un vieux travelo bizarre
du bois d’Vincennes
son charme était toujours discret
  son pianotement doucement swingué
  à l’ancienne
  son déhanchement était lascif
  comme une vague sur un récif
  par mer pleine
la dame au renard
  qui pianotait sur les vespasiennes
  n’était qu’un vieux travelo bizarre
  du bois d’Vincennes
son r’gard c’était pas la banquise
  la couleur en était exquise
  bleu à peine
  le timbre de sa voix disait
  tous les brouillards un peu épais
  comme on aime
la dame au renard
  qui pianotait sur les vespasiennes
  n’était qu’un vieux travelo bizarre
  du bois d’Vincennes
son fourreau noir mettait l’accent
  sur le relief un peu troublant
  sexy même
  de son corps ondulant doucement
  au rythme des doigts tempo lent
  des jazzmen
il ne reste de son passé
  qu’un léger accent oublié
  sur la Seine
  au bout des doigts comme à Brooklyn
  un vieil écho de George Gershwin
  comme on aime
la dame au renard
  qui pianotait sur les vespasiennes
  n’était qu’un vieux travelo bizarre
  du bois d’Vincennes
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Il traînait sous son imper
une vie intense pas pépère
il disait ciel oh ma mère
j’vais terminer en enfer
il traînait dans les cimetières
jardins publics squares divers
montrait son nez aux p’tites mères
en ouvrant doucement son imper
l’homme à l’imper
help criaient les douairières
  il vient d’montrer son derrière
  l’derrière prenait son vélo
  d’avant-guerre c’était un Peugeot
l’homme à l’imper
il s’planquait derrière une barrière
  remplie de graffitis amers
  puis attendait que la nuit tombe
  pour alors commencer sa ronde
l’homme à l’imper
il connaissait tous les quartiers
  du plus sombre au plus éclairé
  tout commençait à 10 heures 20
  du téléfilm c’était la fin
  il répertoriait les fenêtres
  dont les persiennes étaient ouvertes
  avait les heures sur son calepin
  des habitués des salles de bains
l’homme à l’imper
quand il rentrait rue des Saints-Pères
  il fermait ses volets ouverts
  et colmatait de son chewing gum
  le trou de la serrure car l’homme
  ne souhaitait pas c’était sincère
  que son strip-tease soit découvert
  qu’dans la pénombre d’un réverbère
  on le voit ôter son imper
l’homme à l’imper
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Tous mes vieux coquillages
et mes bateaux coulés
j’les ai mis sur la plage
je les ai déposés
avec mes vieux fantômes
que j’ai longtemps traînés
mes macabres pendus
dans la salle à manger
et comme dit la vieille dame
j’ai les bleus
j’ai laissé les manèges
  les jeux de Mickey
  les boules de neige
  que je n’ai pas lancées
  tous les flacons d’éther
  et d’alcool à brûler
  des allumettes entières
  jamais utilisées
  et comme dit la vieille dame
  j’ai les bleus
les châteaux de sable
  je les ai oubliés
  au fond de mon cartable
  au bout de l’encrier
  tous les morts en série
  des sciences nat’ appliquées
  les chats et les souris
  qu’il fallait disséquer
  et comme dit la vieille dame
  j’ai les bleus
j’ai dansé tous les slows
  les lumières s’éteignaient
  c’était pour moi nouveau
  mais j’veux pas raconter
  j’ai feuilleté mes histoires
  sous des regards bleutés
  j’me suis retrouvée noire
  et même pas maquillée
  et comme dit la vieille dame
  j’ai les bleus
les murs ont recouvert
  tous les jardins d’avant
  ça fait comme un désert
  qui m’parle plus maintenant
  montée sur la grande-roue
  j’les ai tous trouvés laids
  mais j’m’en fous
  demain j’achèterai Mickey
  et comme dit la vieille dame
  j’ai les bleus
Paroles et musique Isabelle Mayereau
J’ai fermé le livre
finie l’histoire
j’suis comme un peu ivre
un peu noire
j’ai tourné la page
vidé l’encrier
puis ouvert la cage
sans regret
mis dans la corbeille
tous les vieux papiers
vidé un cocktail
d’un seul trait
terminé le film
on peut se coucher
j’ai comme une déprime
à cacher
 seul le disque des doors
  continue de tourner
  seul le disque des Doors
  je veux conserver
 j’ai lancé la gomme
  du haut de l’escalier
  à quoi sert une gomme
  je veux rien effacer
  j’ai rangé les tiroirs
  pour ne plus rien trouver
  pas d’chemises ou mouchoirs
  qui puissent me rappeler
  le désert des Tartares
  non là je plaisantais
  terminés les regards
  ton regard me troublait
seul le disque des Doors
  je veux conserver
  comme memory sonore
  d’une histoire passée
  comme la mémoire sonore
  d’une histoire passée
j’ai fermé le livre
  finie l’histoire
  j’suis comme un peu ivre
  un peu noire
  j’ai tourné la page
  vidé l’cendrier
  puis ouvert la cage
  sans regret
  mis dans la corbeille
  tous les vieux papiers
  les dessins aquarelles
  tout jeté
  terminé le film
  je peux me coucher
  j’ai comme une déprime
  à cacher
seul le disque des Doors
  je veux conserver
  comme memory sonore
  d’une histoire passée
  comme la mémoire sonore
  d’une histoire passée
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Tu brillais comme un vieux piano
danseur mondain pas gigolo
tu jouais Fats Waller ton show
était comme un vieux film rétro
tu disais j’aime pas les tangos
leur langueur et leur vibrato
tu jouais des Fats Domino
tous les vieux rocks et puis les slows
tu disais je suis accro
  hello Joséphine du bas de ton dos
  du bas de ton dos du goût de ta peau
  violons violents trémolo
  tu n’aimais pas le typico
  les îles bleues les noix de coco
  tu laissais tous les calypsos
  aux doigts de miss Chico-Chico
puis tu jouais Earl Hines and Co
  c’était le clou de ton numéro
  tu séduisais illico
  chambre 17 zéro zéro
  mais à l’heure du mambo
  tu as voulu r’commencer ton show
  je suis partie avant l’rideau
  chambre 17 t’étais solo
Paroles et musique Isabelle Mayereau
Tu m’dessines des bateaux
sur des feuillets dactylo
j’veux pas passer l’équateur
ton bizutage me fait peur
et pour l’Tropique du Cancer
j’suis pas partante oh faut t’y faire
pour chavirer le hamac
il faut d’la houle et du ressac
l’air marin j’aime ça
  le plancton et caetera
  mais traverser l’Atlantique
  seule avec toi ça m’panique
  mais traverser l’Atlantique
  ça m’panique
quant au Cap Horn je n’veux pas
  la route du Rhum c’est pas pour moi
  quant à la bouée des Bermudes
  en faire le tour c’est pas mon truc
  m’arrêter aux Açores
  pour n’en visiter que le port
  et grimper en haut du mât
  c’est pas ma tasse de chocolat
l’air marin j’aime ça
  le plancton et caetera
  mais traverser l’Atlantique
  seule avec toi ça m’panique
  mais traverser l’Atlantique
  ça m’panique
quant à la route Loxodromique
  il faut d’abord que tu m’expliques
  les courants les alizés
  avant d’partager ton duvet
  et pour Saint-Malo / Québec
  alors là je te cloue le bec
  inutile d’insister
  à force 10 j’ai déjà coulé
l’air marin j’aime ça
  le plancton et caetera
  mais traverser l’Atlantique
  seule avec toi ça m’panique
  mais traverser l’Atlantique
  ça m’panique
tu m' dessines des bateaux 
  sur des feuillets dactylo......
Paroles et musique Isabelle Mayereau
